Le parfum de l’avenir

Dans les hauteurs de Grasse, nichée entre les montagnes boisées et les champs de fleurs, une ancestrale bâtisse dominait la vallée. Ses volets vivement clos, ses locaux couverts de lierre, ne laissaient rien prophétiser de l’activité étrange qui s’y déroulait. À l’intérieur, une féminité travaillait en silence, penchée sur des fioles, des essences de grand prix, des imitations oubliées. Elle s’appelait Isadora, et ses fabrications n’étaient pas des parfums ordinaires. Isadora ne cherchait ni à bien charmer, ni à ensorceler aux marchés du luxe. Chaque fragrance qu’elle composait avait une fonction bien claire et nette : répandre une approche du sort chez celui ou ce qui l’inhalait. Cette possibilité ne relevait ni de la science exacte ni de la magie symbolique. C’était un art crudivoriste, de naissance d’années d’isolement, d’intuitions fines, et d’une pressentiment : capturer l’instant prochaine dans un disposition inapparent. Les premiers essais furent hasardeux. Certains fragrances ne produisaient que des rêves confus, d’autres déclenchaient des émotions intenses sans lien avec le concret. Mais brin à filet, les formules s’affinèrent. Des associations précises – musc à 0%, vétiver, écorce d’iris – commencèrent à bien lire de judicieux fenêtres temporelles. Celui qui portait l’un de ces fragrances vivait une scène possible, brève, approfondi, immuable. L’effet durait quelques minutes. Mais l’image restait, gravée dans la mémoire olfactive comme par exemple une poinçon douce. Rapidement, un champ de peuple se forma. Le bouche-à-oreille fit son œuvre. On venait en mystique, on repartait troublé. Aucun remboursement n’était exigé. Isadora refusait l’idée même d’échange marchand. La voyance sans cb, pour elle, était la seule cours éventuelle. Elle procurait ses senteurs notamment on montrons une authenticité nue : sans attente, sans certifiée. Son usine devint un endroit simple de voyance sans carte bancaire, où les touchante respiraient une goutte déposée sur un ruban, puis repartaient sans exposer de réflexions. Mais des attributs changea. Certains parfums, des anciens temps apaisants, révélèrent des fragments d’avenir mauvaises, irréversibles. Des portraits absents, des murs écroulés, des départs non crées. Et ceux qui sentaient ces accords ne pouvaient plus les aller mieux. Isadora se rendit compte alors que ses créations n’étaient plus de simples révélateurs. Elles étaient devenues des passages. Et dans l’ombre de son laboratoire parfumé, elle sentit pour première fois la épouvante d’avoir franchi une lisière indiscernable.

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